Cette semaine et avant la rencontre comptant pour la 7ème journée de National, partons à la rencontre d’un homme, journaliste et supporter du FC Villefranche-Beaujolais…
Pour commencer peux-tu te présenter pour nos supporters ?
« Je suis correspondant de presse en charge du foot régional pour un hebdomadaire, Le Patriote Beaujolais. Je suis plus particulièrement l’actualité du FC Villefranche-Beaujolais, depuis près de vingt ans maintenant. On a suivi leur évolution ces dernières années avec, il faut l’avouer, beaucoup d’expectative. Longtemps, à partir de 2010, on s’est demandé si ce club parviendrait un jour à sortir de l’ancienne CFA devenue le National 2 depuis peu. Il y est arrivé, non sans mal d’ailleurs, en mai 2017. Le suivi de ce club a alors totalement changé, parce qu’en National, l’enchaînement des journées est tel qu’il nécessite presque un suivi journalier des clubs qui y participent. Villefranche commence, au bout de sa seconde saison à cette échelle, à prendre la mesure de toutes ces exigences, pas seulement sur le terrain. »
Très brièvement, décris-nous ce club du FCVB ?
« La force de ce club a été, pendant des années, de former des jeunes qui partaient assez tôt dans les clubs pros (Saint-Etienne, Auxerre, L’Olympique Lyonnais). Leur équipe première basait essentiellement son recrutement sur un vivier régional, avec les limites que cela comporte. Puis peu à peu, les dirigeants se sont ouverts sur l’extérieur, notamment avec l’arrivée de l’entraîneur Alain Pochat, à l’été 2017. C’est lui qui a amorcé le virage vers le National. Un coach dont la philosophie de jeu, résolument offensive, a fonctionné dès sa première saison dans le Beaujolais avec un sprint final époustouflant où son équipe a coiffé ses rivaux dans les ultimes journées (Annecy, Andrézieux). De là, Alain Pochat a vraiment fait grandir le club dans ses infrastructures et ses ambitions. La saison dernière, il a conservé la plupart des joueurs qui avaient participé à la montée (Blanc, Mambu, Lacour, Jasse, Lemb, M’Madi…) Le maintien a tardé à être confirmé, mais le FCVB a rarement été décevant dans le jeu. Son pic restera ce 8e de finale de coupe de France perdu face au PSG (0-3), en février dernier. Ce jour-là, Pochat a réussi un véritable coup tactique en prenant Tuchel, le coach parisien, à son propre jeu, celui de la possession. Tout s’est joué dans les prolongations lorsque Mbappé est entré… Après ce parcours, il a fallu revenir sur terre… Et ce n’est jamais une affaire simple. Le mérite, là encore, revient à ce groupe de joueurs qui n’ont jamais renié les principes de jeu de leur coach. »
Villefranche fait un très beau début de saison (2ème au classement général), comment l’expliques-tu ?
« Aujourd’hui, la seconde place du FCVB en National peut étonner beaucoup de monde. Mais il y a une certaine logique dans leur parcours actuel. Si le groupe a été renouvelé à plus de 50%, il s’est vraiment enrichi en termes d’expériences. Défensivement, les Sauvage, Flégeau, Renaut, Agounon ou N’Diaye, ont connu les étages supérieures. Devant, Dadoune sort d’une belle saison avec Chambly (six buts et une accession en L2) et Robinet veut se relancer après un parcours à Sochaux où il espérait mieux. La force principale est surtout collective quand bien même le milieu à trois Sergio–Taufflieb–Blanc concentre toutes les orientations dans le jeu (récupération, basculement vers l’avant). Et puis le point fort de cette équipe est de savoir gérer ses temps faibles et d’exploiter ses temps forts avec beaucoup de réussite offensive. »
Le Sporting, l’image d’un football qui vient de tellement loin !
Comment vois-tu ce match contre Toulon ?
« Face à Toulon, vendredi, ce sera un duel comme le FCVB a appris à les gérer, ces derniers temps, à savoir cette capacité à imposer ce schéma (3-5-2) qui oblige souvent l’adversaire à s’adapter. Cela n’a pas toujours été simple cette saison mais la persévérance, en ce moment, est une des qualités du FCVB. La question sera de savoir si Toulon viendra avec des intentions offensives ou avec de la prudence en bloc bas. Et ça, c’est toujours la même problématique qui s’opère : qui lâchera le premier ? Béziers, le dernier adversaire du FCVB (défaite 5-2) a vraiment été dans ces doutes-là et s’est (trop) découvert par instant. Cela a grandement aidé Villefranche à dérouler son jeu… »
Pour finir, quelle image as-tu du Sporting Club Toulon ?
« L’image que j’ai du Sporting est intimement liée à l’enfance comme tous ceux qui aiment le foot. J’ai grandi avec les images Panini des Pardo, Ginola, Olmeta et coach Courbis avec la chaîne en or sur chemise ouverte…. Je me souviens de ce maillot jaune liseré bleu Groupe Altrad Duarig…. Et puis leur stade reste aussi l’un des derniers endroits en France à porter une histoire. Parce que leurs groupes de supporters participent à cette ferveur-là, on a tous quelque part, un petit attachement à ces ultimes représentants du mouvement Ultra, surtout aujourd’hui où tous les stades sont devenus si aseptisés. Pour tout cela, revoir le Sporting en National, suscite un vrai enthousiasme, parce que ça reste une image d’un football qui vient de tellement loin ! »
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